MUSEE D’ORSAY
- Paris -
Jusqu’au 15 Janvier 2023
ROSA BONHEUR
Rosa Bonheur (1822-1899)
Sept études de têtes de chiens courant et un chien courant vu de dos Entre 1822 et 1899 37 x 53,4 cm
Huile sur toile Fontainebleau, musée national du château de Fontainebleau (appartenant au musée d’Orsay) © DR
Rosa Bonheur (1822-1899) El Cid – Tête de lion 1879 Huile sur toile 95 x 76 cm
Madrid, Museo Nacional del Prado ©Photographic Archive Museo Nacional del Prado
George Achille-Fould (1865-1951) Rosa Bonheur dans son atelier 1893
Huile sur toile 91 x 124 cm Bordeaux, Musée des Beaux-Arts
© Mairie de Bordeaux, musée des Beaux-Arts, photo L. Gauthier
Une riche rétrospective consacrée à l’artiste peintre Rosa Bonheur (1822 -1899) est organisée par le Musée d’Orsay, afin de commémorer le bicentenaire de sa naissance à Bordeaux.
Femme hors normes, douée d’une personnalité fascinante, cette star de la peinture du XIX siècle s’affrontait avec ses confrères masculins sur le terrain des énormes toiles à sujet animalier.
Pourtant sa maîtrise donnait à ses œuvres une valeur marchande plus élevée que les autres à son époque.Près de 200 toiles, sculptures, dessins sont ici rassemblés, au côté d’ouvrages souvent reproduits sur papiers peints, de boîtes d’allumettes et de services à thé en une véritable “rosamania”.
Icône de l’émancipation féminine, première femme à recevoir la Légion d’honneur, grâce à la volonté de l’Impératrice Eugénie, Rosa Bonheur était extravagante. Elle arborait une coiffure masculine, fumait le cigare et vivait maritalement avec une femme. Grâce à un permis de travestissement obtenu par la Préfecture qui lui était accordé en raison de sa nécessité d’étudier les animaux de plus près dans la nature, elle portait des pantalons.
Son père Raimond Bonheur était peintre et sa mère, une de ses élèves, la famille d’artistes vivait à la campagne pendant l’enfance de Rosa. Elle fait ses premiers pas, entourée de vaches et de chevaux. En 1829, la famille s’installe à Paris et y rencontre de nombreuses difficultés.
Agée de seulement onze ans, Rosa perd sa mère d’épuisement et la voit enterrée dans une fosse commune au cimetière de Montmartre.
Rosa Bonheur (1822-1899) Le Roi de la forêt 1817
Huile sur toile 244,4 x 175 cm Collection particulière
Photo © Christie’s Images / Bridgeman Images
Rosa Bonheur (1822-1899) Chat sauvage 1850
Huile sur toile 46 x 56 cm Suède, Stockholm, Nationalmuseum
Don d’Arvid Kellgren, 1932 Photo : © Erik Cornelius, Nationalmuseum Stockholm, domaine public
André Adolphe Eugène Disdéri (1819-1889)
Mme Rosa Bonheur, peintre d’animaux, née à Bordeaux en 1822, morte à By en 1899 Entre 1857 et 1865
Epreuve sur papier albuminé, papier, matériaux collés l’un sur l’autre, carton 9,5 x 6 cm
Paris, musée d’Orsay © Musée d’Orsay / Alexis Brandt
Son père, conscient du talent de Rosa, essaie de l’orienter vers un autre destin afin de lui garantir une certaine sérénité économique.
Mais Rosa, têtue, se rend tous les jours au Louvre pour étudier et copier les animaux peints par les grands artistes, son père devient donc son maître et l’encourage à participer, en 1841, à son premier Salon avec le tableau «Deux Lapins “, qui sera récompensé.
Captivée par le monde animale, elle voue toute sa vie à sa représentation et avec minutie elle étudie l’ anatomie des bêtes. Le monde vivant est au centre de son immense œuvre , la vitalité, la force et l’âme des animaux, sauvages ou domestiques, elle parvient à capturer leur sensibilité et devient un des précurseurs de l’éthique animale.
Pendant sa longue carrière elle peint plusieurs paysages d’Auvergne, du Nivernais, des Pyrénées et d’Ecosse, mais c’est en Seine et Marne qu’elle trouve son refuge.
Universellement acclamée, liée aux marchants d’arts, mais gardant son indépendance financière, elle achète le Château de By, à Thomery, dans la Forêt de Fontainebleau. Ce lieu sera son Arche de Noé, une halte idéale loin des mondanités. Elle y crée une ménagerie et un zoo, pour abriter ses modèles qui vont orner ses œuvres monumentales
Si elle est restée le peintre des animaux domestiques, chiens, lapins, vaches, ses lions et ses cerfs demeurent inoubliables.
Nathalie Micas, sa compagne pendant plus de 40 ans, sera toujours à ses cotés pour l’aider dans le travail d’artiste et la soutenir dans sa lutte pour faire reconnaitre la peinture animalière au même niveau que la peinture historique.
Quand Nathalie décède, Rosa fait une forte dépression qu’elle réussit à surmonter grâce à l’arrivée du Wild West Show en Europe. Buffalo Bill et ses animaux lui donne la force de poursuivre son chemin artistique et apprendre à «sa soeur de pinceau», la jeune artiste américaine Anna Klumpke, tout son savoir. Tout n’est pas perdu, elle sera son élève, son amie et son héritière universelle. Anna préserve le château, avec ses tableaux, ses objets, ses archives, vend des œuvres pour la famille exclue de la succession, écrit une riche biographie et lutte, sans vraiment y réussir, à perpétuer le nom et la notoriété de sa protectrice.
Rosa Bonheur (1822-1899) L’aigle blessé Vers 1870
Huile sur toile 21.2 cm × 28.4 cm Etats-Unis, Los Angeles (CA), Los Angeles County Museum (LACMA)
Digital Image (C) Museum Associates / LACMA. Licenciée par Dist. RMN-Grand Palais / image LACMA
Rosa Bonheur (1822-1899)
Etude de cheval blanc de dos, n.d. Huile sur toile 61,5 x 50 cm
Barbizon, musée départemental des peintres de Barbizon, en dépôt à By-Thomery,
château de Rosa BonheurChâteau de Rosa Bonheur. Photo © musée d’Orsay /Alexis Brandt
Deux cent ans après sa mort le nom et l’héritage artistique de Rosa Bonheur sont encore peu connus du grand public.
Cette magnifique exposition, qui suit celle dans sa ville natale organisée récemment par le Musée des Beaux Arts de Bordeaux, est la meilleure occasion pour diffuser ses œuvres et lui rendre sa notoriété connue pendant le Second Empire.
Ses paysages, ses animaux dignes, lions, cerfs, les rois de la forêt, fixent avec des yeux éloquents les spectateurs pour communiquer leurs états d’âme, leur psychologie.
Ils transmettent à jamais tout l’amour que Rosa leur portait.
Rosa Bonheur a su les montrer dans leur singularité
et leur splendeur sans jamais chercher à les humaniser
et leurs regards sont empreints à jamais
de ce profond respect mutuel.
ROSA BONHEUR (1822-1899)
Musée d’Orsay Paris
Du 18 octobre 2022 au 15 janvier 2023
www.musee-orsay.fr
Rosa Bonheur (1822-1899) Tête de chien 1869
Fusain, pastel, craie blanche et craie verte sur papier marron
54,5 x 43,5 cm Bordeaux, musée des Beaux-Arts
© Mairie de Bordeaux, musée des Beaux-Arts, photo F.Deval
Rosa Bonheur (1822-1899) Deux lapins 1840
Huile sur toile 54 × 65 cm
Bordeaux, musée des Beaux-Arts Legs de François Auguste Hippolyte Peyrol, 1930
© Mairie de Bordeaux, musée des Beaux-Arts, photo F.Deval