ALBERTINA
- Vienne -
Du 15 septembre 2023 au 14 janvier 2024
MICHEL-ANGELO
ET AU-DELÀ
Johann Peter Pichler
Male Nude Seen from Rear, 1789
Black chalk, wash, heightened with white, on gray paper
The ALBERTINA Museum, Vienna
Michelangelo Buonarroti
Seated Nude Youth and Two Arm Studies, 1510/11
Red chalk, heightened with white
The ALBERTINA Museum, Vienna
Dans sa grande exposition d’automne « Michel-Ange et au-delà », l’ALBERTINA présente l’émergence, la puissance, la signification et le déclin d’un canon durablement défini par Michel-Ange et ses nus au début du XVIe siècle.
Ce maître de la Renaissance est au centre de cette exposition, car il est seul dans sa compréhension de la nouvelle vision d’un corps dynamique.
La redécouverte de l’ancienne idée gréco-romaine du corps idéal du vivant de Michel-Ange a conduit à des avancées révolutionnaires dans la représentation de l’anatomie humaine. En conséquence, de nouvelles normes ont été établies en termes de proportion, de contour, de volume, de raccourcissement et de mouvement. Cette exposition présente les œuvres les plus significatives et les plus belles appartenant à l’ALBERTINA de la représentation artistique du corps humain de la Renaissance au début du XXe siècle. L’artiste italien Raffael avait une compréhension similaire du corps athlétique idéal à celle de Michel-Ange.
L’artiste allemand Albrecht Dürer avait quant à lui une vision différente du nu humain et a érigé méticuleusement ses propres règles.
Ugo da Carpi
Diogenes, c. 1527
Chiaroscuro woodcut from four blocks
The ALBERTINA Museum, Vienna
Albrecht Dürer
Adam and Eve, 1504
Engraving
The ALBERTINA Museum, Vienna
Rembrandt n’était pas d’accord avec l’idéal de Michel-Ange et s’est adressé à la fois au nu masculin et féminin. Son regard montre le corps humain sans aucun filtre et fidèle à la vie en opposition radicale à l’idéal du maître de la Renaissance Michel-Ange.
L’exposition présente des dessins, des estampes et des sculptures qui abordent le thème du corps idéal à travers les siècles.
Le système de croyance monothéiste a chassé les dieux et les déesses du panthéon gréco-romain, y compris le culte de l’idéal féminin de Vénus. Au fil du temps, les femmes sont devenues de plus en plus cachées et se sont retrouvées sur le «côté obscur de la lune». A la Renaissance, les artistes ont commencé à représenter les corps féminins par des stéréotypes sans véritable émancipation.
Alors que Boucher fait la part belle à l’érotisme en peignant des femmes nues et allongées, Michel-Ange lui-même a dessiné très peu de femmes nues, donnant plutôt aux corps masculins une apparence féminine.
À la fin du XIXe et au début du XXe siècle, Klimt dessine des femmes menues loin des rondeurs opulentes des siècles précédents.
Quant à Schiele, il montre au-delà du corps de ses nus décharnés un état d’âme en souffrance dans une société brisée.
Les pièces exposées vont des premiers dessins de Michel-Ange aux œuvres d’artistes du XXe siècle et montrent l’importance puis le déclin de cette vision du corps du maître italien.
Aujourd’hui, le corps continue à être au sein des débats, des critiques dans une multiplicité de tentatives plus ou moins heureuses pour en modifier l’apparence mais conserve tout son poids, au propre comme au figuré, dans son acceptation ou son rejet par une société qui va de l’idolâtrie au dégoût le plus profond.
Michelangelo Buonarroti
Studies for the Libyan Sibyl, c. 1510/11
Rötel
The Metropolitan Museum of Art, New York, Purchase, Joseph Pulitzer Bequest, 1924, inv. no. 24.197.2
Photo: © bpk / The Metropolitan Museum of Art
Egon Schiele
Mädchenakt mit verschränkten Armen, 1910 Black chalk, watercolor, on brown paper
The ALBERTINA Museum, Vienna
Gustav Klimt
Study for the Left Figure of “Three Gorgons” in the Beethoven Frieze, 1901
Black chalk
The ALBERTINA Museum, Vienna