Art is divine

Un destin en images

Par Micha Christos

MEP PARIS

Paris

Du 28 Février au 26 Mai 2024

 

ART IS DIVINE LISA FONSSAGRIVES - PEN

Icône de Mode

Lillian Bassman, Touch of Dew, Lisa Fonssagrives-Penn, New York, Harper’s Bazaar, May 1961 Gelatin silver print MEP Collection, Paris. Donation from Lizzie Himmel © Estate of Lillian Bassman

Irving Penn, Lisa Fonssagrives wearing a dress by Antonio del Castillo for Lanvin for the cover of US Vogue,

November 1, 1949 Gelatin silver print Loan from the Archive of Tom Penn © Condé Nast

Née en 1911 en Suède, Lisa Fonssagrives-Penn étudie l’art et la chorégraphie à Berlin avec Mary Wigman, pionnière de la danse expressionniste. De retour à Stockholm, elle ouvre sa propre école de danse. En 1933, elle s’installe à Paris et épouse le danseur Fernand Fonssagrives en 1934.

 

Lisa Fonssagrives- Pen fût la muse des plus grands photographes de son époque. Sa grâce naturelle, son élégance et son professionnalisme lui firent démarrer sa carrière en 1936 avec son premier mari, Fernand Fonssagrives, artiste protéiforme dont le talent donnait un vrai rôle aux mannequins qu’il photographiait. Il réalisa avec Lisa, très impliquée dans le processus créatif, ses images les plus mémorables pendant une quinzaine d’années. Quittant l’Europe pour les Etats-Unis en raison de la guerre, Fernand Fonssagrives devint rapidement un des photographes les plus demandés de New York.

 

En 1940, il partage d’ailleurs un studio avec le jeune Richard Avedon.Publié dans Vogue, Glamour, Harper’s Bazaar et Town & Country, il se lasse des exigences des directeurs artistiques avec qui il collabore, et, pour échapper à la routine du travail commercial, il abandonne la photographie en 1963 et s’installe en Espagne pour faire de la sculpture.

 

Au début de sa carrière, Lisa Fonssagrives, rencontra à Paris le photographe Willy Maywald qui fit avec elle une série de photographies pour des chapeaux. Suite à ce shooting, Vogue propose à Lisa de travailler avec le jeune Horst P. Horst qui démarre dans le métier. 

Fernand Fonssagrives, Lisa Fonssagrives, ‘Elan’ Noirmoutier beach, France, 1935 Gelatin silver print MEP Collection, Paris. Donation from the Archive of Tom Penn

© Estate of Fernand Fonssagrives


Fernand Fonssagrives, Lisa Fonssagrives, for Town and Country, New York, ca. 1947

Gelatin silver print Loan from the Archive of Tom Penn © Estate of Fernand Fonssagrives

Fernand Fonssagrives, Lisa Fonssagrives, 1935-1939 Gelatin silver print MEP Collection, Paris. Donation from the Archive of Tom Penn © Estate of Fernand Fonssagrives

De 1936 à 1939, elle est photographiée par les plus grands photographes de mode, Erwin Blumenfeld pour le magazine Vogue ainsi que par George Hoyningen-Huene et George Platt Lynes pour Harper’s Bazaar. À l’époque les photographies sont réalisées le plus souvent en studio avec des temps de pose très longs, une seule prise de vue peut durer jusqu’à une journée.

Très rapidement, Lisa devient le modèle favori, égérie incontournable des plus grands talents de l’époque,

photographes comme couturiers dont elle porte à ravir les plus belles créations alors que Paris est la grande capitale de la mode avec Patou, Madame Grès, Elsa Schiaparelli, Balenciaga ou Rochas.

Elle émigre à New York en 1939, tout en poursuivant sa carrière de mannequin avec son mari Fernand Fonssagrives Horst P. Horst et Erwin Blumenfeld qui l’immortalisa sur la Tour Eiffel.

 

Aux Etats-Unis, elle travaille avec les plus grands comme Richard Avedon, Louise Dahl- Wolfe, Gene Fenn, Otto Fenn, Toni Frissel et John Rawlings, Frances McLaughlin-Gill ou Lillian Bassman, qui deviendront de grandes amies. Louise Dahl-Wolfe a été la première à photographier ses modèles hors du studio. Toni Frissell est la première à surmonter le refus de Condé Nast pour les appareils léger à pellicule.

 

Ces talents féminins façonnent une nouvelle image de la femme, indépendante, sereine et dynamique. Lisa incarne parfaitement cette liberté moderne.


Louise Dahl-Wolfe, Lisa Fonssagrives wearing a ‘King Tut’ sugarloaf hat by Hattie Carnegie, jewelry by Verdura. Harper’s Bazaar, September 1945 Gelatin silver print Loan from the Archive of Tom Penn © Center for Creative Photography, Arizona Board of Regents /Adagp, Paris 2023

Horst P. Horst, Lisa Fonssagrives-Penn wearing a wool suit, jacket lined with muskrat by Charles James, feathered hat by Mr. John, US Vogue, February 15, 1950 Gelatin silver print Loan from the Archive of Tom Penn © Condé Nast


 

 

 

 

En 1947, Irving Penn rencontre pour la première fois Lisa Fonssagrives lorsqu’il doit réaliser pour le magazine Vogue une photo de groupe des douze modèles les plus photographiés en Amérique. Ils se marient et leur complicité profonde personnelle et artistique donne naissance à des photographies devenues mythiques. Irving Penn est fasciné par la personnalité, le charisme de son épouse er leurs échanges transcendent leur œuvre.

 

Elle débuta elle-même une carrière de photographe en 1941. Elle se retire peu à peu du mannequinat à partir de 1952 et dessine des vêtements puis se lance dans la sculpture. Ses œuvres sont exposées à la Marlborough Gallery. Elle décède à New-York en 1992.

 

 

Œil de biche, nez droit, pommettes dessinées, silhouette fine et racée, Lisa Fonssagrives – Penn a imprimé davantage que la pellicule, elle a inspiré et marqué à jamais l’art de la photographie en des œuvres inoubliables grâce à son intelligence et son allure inimitable.

Irving Penn, Untitled, colour variant in US Vogue, August 1, 1949 Gelatin silver print Loan from the Archive of Tom Penn © The Irving Penn Foundation


George Hoyningen-Huene, Lisa Fonssagrives wearing a Directoire dress in white chiffon by Vionnet,

Harper’s Bazaar, 15 March 1938 Gelatin silver print Loan from the Archive of Tom Penn © George Hoyningen-Huene, Estate Archives